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Plume de poétesse

Notre beau village est labellisé village en poésie ! Cette distinction est décernée grâce au Jardin des Poètes qui a été créé en 1999 par les enfants du territoire lors d’un CVL organisé sous ma direction avec Iris qui a entrepris ensuite la création de l’association encore active aujourd’hui.

Les jeunes pousses de poésie d’alors se reconnaitront sans doute. Je tenais à les citer même si aujourd’hui le temps a effacé leurs créations.

La gazelle aux chandelles, la chevalière des bois, l’orvet berné, la traductrice des vers de LPP, la rivière aux éclairs, la blonde de la ronde, le sage du village, le cloueur à moteur, etc.

Le Jardin des Poètes François Villon à La Petite Pierre, inauguré en l’an 2000 est accessible à l’année aux visiteurs, méditants, poètes, écrivains, artistes…

Une Üte y a été installée pour faciliter les pauses par tous les temps sur ce tronçon du GR 53.

Vous retrouverez sur cette page quelques lignes nées de ma plume de poétesse.

BONNE LECTURE !

Valérie Baillet

 

Souvenirs du marronnier

D’aussi loin que remonte ma mémoire, D’aussi loin me reviennent ces histoires.

Je me souviens de ma naissance, De la place qu’avec les ans je pris avec aisance. Ils furent nombreux à profiter de mon ombrage, A me faire partager, sans le savoir, leurs bavardages. Je me souviens de ces jolis mois de mai, Des filles plus belles que jamais, De ce mois qui ne reviendra jamais. Je me souviens des bals musette, Des jours où l’on faisait la fête, Des brioches du 14 juillet, Ces weckele dont on offrait la moitié. En août, Notre Dame de l’Assomption, Se fêtait en grandes processions vers cette église ouverte aux deux confessions.

D’aussi loin que remonte ma mémoire, D’aussi loin me reviennent ces histoires.

Assises là-bas, toujours rieuses, Salomé et les tricoteuses, De chaussettes de bûcherons faiseuses, Ou de layette pour Phalsbourg vendeuses. Je me souviens du galop des chevaux, Que le gendarme Wilhelm menait boire Place du Château, Des vaches du village qui, deux fois par jour, De la fontaine de l’Eglise faisaient le tour. Je me souviens de ce hert, ce gardien,
qui de la corne, à l’aube, sonnait. De tous les cochons du Staëdtel qu’il faisait siens, Puis avec lui à la ballade en forêt s’adonnaient. J’entends encore les oies près de moi jacasser. Et pour le Ente Berri devant moi fièrement passer.

D’aussi loin que remonte ma mémoire, D’aussi loin me reviennent ces histoires.

Je me souviens de Jacques le Cordonnier, Du Musée du Sceau qui était hangar à pompiers, De Toni qui de ses doigts le lin et le chanvre tissait, D’Eugène, le Champêtre, qui jamais se taisait. Je me souviens des cortèges blancs ou noirs, Des tristesses de certains soirs, Chagrins ou désespoirs… Je mes souviens aussi des cris D’hommes et de femmes dans la douleur, Des enfantements de tous petits, Grandes joies et petits bonheurs. Tabliers kelsch, ardoises et petits mouchoirs, Protestants d’un côté, catholiques de l’autre, J’entends encore les leçons des uns et des autres.

D’aussi loin que remonte ma mémoire, D’aussi loin me reviennent ces histoires.

Du hangar des pompiers, Charles en fit un Musée. Le château trouva une nouvelle vocation, Pour les touristes, il devint une nouvelle attraction. Les Arts et Traditions, pour l’occasion, Vinrent compléter le Sceau, quelle profusion. Dans mon esprit, les dates, les gens se mélangent, pas de chance. Pour tout cela, vous ne m’en voudrez pas, je pense. Pourtant, je me souviens de toutes les tempêtes, De ce vent qui souvent a fait rage dans ma tête, Faisant çà et là des ravages sur ma belle silhouette.
Je fus, on me l’a dit, majestueux, Mais, par le sol, pour vous je devins dangereux. Et comme mon âge n’est plus très heureux,
A présent, fatigué et vieux, Devant vous, avec sagesse, je m’incline, Pour qu’à l’avenir les nouveaux temps se déclinent. De mes 100 ans passés, qu’à la lecture on devine, Pour preuve, mes cercles concentriques qui là se dessinent, Je vous laisse, en souvenir, ces quelques lignes, Le récit de mes pages tournées, Qu’au Jardin des Poètes un jour vous trouverez.

POUR QUE LOIN REMONTE MA MÉMOIRE, POUR QUE LOIN VOUS REVIENNENT CES HISTOIRES.
Une part de moi, ici je laisse, Pour que jamais on ne me délaisse. Témoin de mon temps, j’ai été, Témoins du vôtre, vous serez !
Merci à vous Poètes d’aujourd’hui et de demain, Qui dans votre Jardin en cet instant m’accueillez.
Votre Tendre et dévoué Marronnier.

(Souvenirs du Marronnier coupé en mai 2003, lieu-dit « le staëdtel » à La Petite Pierre).
Auteure Valérie BAILLET d’
après les inspirations d’Elise du Staëdtel – mai 2003)

 

Pensées d’un soir…

Je suis ce poète que la plume chatouille et réveille au point de ne plus être moi-même, retrouvant, dans le noir obscur de cette phase de sommeil, la seule force de laisser couler l’ encre bleue nuit sur le froissé chiffonné d’un semblant de feuille sans doute abandonnée là la  veille.

Je suis ce poète qui griffonne, qui gribouille et barbouille, des mots, des lettres, sans aucun sens vraiment. Le résultat d’un geste de cette main qui court, qui chante et qui danse, s’arrêtant parfois au détour d’un pas, d’un saut de trop, hésitant sur sa route, une crête, un vallon, une bosse et zou ! pour repartir aussitôt laissant planer le doute…

Ma plume, capricieuse et sauvage, a tant de choses à vous dire, tant de vers à écrire, qu’elle s’emmêle, s’empêtre,et dans les lignes s’enchevêtre, pour finalement vous laisser en chemin filant le soir en pensées vagabondes, égrenant l’espoir de tout changer en quelques secondes, vous souhaitant le bonsoir, toujours avec un au revoir.

Demain sera un nouveau jour, avec un autre soir, que je mettrais à la suite de celui qui vient d’échoir. Ainsi en sera-t-il de tous les soirs enfilés les uns derrière les autres sur le précieux collier de ma vie de poète.  Puissiez-vous artistiquement composer le vôtre, il vaudra bien, croyez-moi, tout l’or de la terre et plus encore…

Valérie Baillet 09/2007

Réflexions nées de conversations avec Charles

Il est miroir de notre vie, tel un parcours dupliqué, jumeau, calqué en quelque sorte. En tout point symétrique, se réfléchissant sur l’autre rive, de façon toutefois diamétralement opposée.

Seul un goulot étroit, un passage resserré,  permet d’atteindre cet autre semblable. Cet entonnoir en son sein ferait office de clef qui nous consentirait à lever le voile sur cette autre berge.

« Il » est un objet. Un sablier. Indiquant tantôt le temps imparti, tantôt le temps écoulé. Le sable, qui y est déversé, s’épuise de façon continue et, si l’on en juge le temps qui passe, inviterait même à la hâte…

Mais le grain qui s’enfuit ainsi sur l’autre plage a pris de ce côté ci le temps de mûrir, de croître. De fait, ce même temps qui passe, à l’image de cet outil qui le mesure, pourrait aussi inviter à la patience.

C’est la valeur qu’accorde l’homme au temps qui fait que la vie est.

Cette vie et celle d’après seraient-elles jumelles ? Visible et invisible artificiellement séparées par un entonnoir imagé ? Je vous laisse le soin d’en juger…

Réflexions de Valérie Baillet au sujet du sablier – inspirées des conversations avec Charles Haudot, fondateur des musées à La Petite Pierre et collectionneur et passionné de … sabliers).  

NB : « Les sabliers ne nous rappellent point seulement le rapide cours du temps, mais à la fois la poussière où nous tomberons un jour » Le miroir de l’Âme – citation de Georg Christoph

 

Un humain en état de grâce

J’ai fait le choix conscient de me donner plus d’espace. De me délier au mieux des vibrations les plus basses.
Pour me libérer des chaînes d’une humanité agitée, Et participer à la promesse d’une cité de parfaite félicité.
Écouter et entendre les maux que mon corps embrasse, Vaincre et le guérir des énergies néfastes qui l’encrassent.
Transmuter les purges émotionnelles sans hésiter, Et reconnaitre les blocages inconscients souvent hérités.
Me délester des croyances et enfermements tenaces, Identifier les blessures et traumatismes qui agacent.
M’autoriser à me surpasser, quitter la pression alitée, Et voir désormais les choses sous un angle revisité.
J’ai fait le choix conscient d’une liberté d’être avec audace, D’une éclosion de mon nouveau moi, de bonheur vorace.

Pour m’ouvrir à la magie d’un héritage d’amour illimité, A la découverte d’un espace sacré enfoui et réhabilité.
Goûter à la saveur d’une dimension sans menaces, D’un univers en pleine évolution qui se surpasse
Créant de nouvelles fréquences, un changement mérité, La construction d’une société juste et revisitée.

J’ai foi en l’être humain retrouvé que rien ne tracasse, En quête d’évolution vers un futur sans distinction de races
Dans le respect d’une terre de cœurs à cohabiter, Avec la compréhension d’êtres multidimensionnels orbités.
J’ai décidé d’embrasser l’humain qui s’élève sans cuirasse, Dans un monde en totale présence au passant qui passe
Avec une gratitude infinie pour l’être divin non limité, Qui a le courage d’oser se libérer et dépasser sa gravité.

Pour simplement redevenir un humain en état de grâce !     Valérie Baillet –    Printemps des Poètes 2024

Tendre confidence

Je t’aime comme on découvre le premier matin de sa vie,  Comme cette lumière du jour qui brusquement vous sourit, Quand la première main humaine au passage vous conduit Pour découvrir un amour maternel, le sein et son alchimie. Je t’aime pour ce même soleil qui chaque jour mon âme inonde, Et pour cette main offerte jour après jour quoi qu’il advienne. Comme ta peau qui en moi tant de souvenirs heureux féconde, Portant une chaleur délicate au plus profond de mon être. Je t’aime ! Je t’aime ! Et par toi, j’aime aussi… J’aime me poser au creux de tes reins et me laisser porter tendrement à dessein. J’aime à glisser ma main dans la tienne, protectrice et forte, posée sur mon sein. Je suis comme cette abeille qui au bonheur mielleux sans cesse butine. Depuis ce jour, en cette fameuse année, où tu fis de moi ta Valentine. Je suis aussi cette hirondelle qui sait que chaque année le printemps revient, Cet animal sauvage que tu essaie d’aimer au plus près de ce qui me convient. Pour que jamais autre flèche que celle de Cupidon ne me blesse ou m’atteigne. Je t’aime comme chaque jour de notre vie qu’ensemble on met à cœur de construire, Érigeant notre temple avec amour et passion, cherchant sans cesse à se séduire, Quêtant à tendre vers l’amour infini, celui qu’aucun enseignement ne défini. Puisse cet amour poursuivre son fou galop, sans strass et sans paillettes, Pour que traversant les âges, les mondes et les saisons, il se transmette Tel un gène,  à nos enfants. Et qu’aux enfants de leurs enfants revienne, Ce bel héritage qu’est l’amour que je te porte, moi ta dulcinéenne.

Valérie Baillet – Concours Cœur de Plume Segonzac 2012